VISITES GUIDEES DE L’EXPOSITION TEMPORAIRE
Suivez l’un de nos guides au travers de l’exposition « TRÉSOR VODOUN, Au cœur des arts sacrés d’Afrique » pour un moment exceptionnel et intime avec nos œuvres les plus fascinantes.
Le Château Musée Vodou de Strasbourg célèbre ses dix ans d’existence avec une exposition temporaire exceptionnelle, mettant en lumière les trésors de sa collection. Guidée par le désir d’exposer l’essence et la richesse de l’art vodou, la sélection d’œuvres reflète la plasticité remarquable des artefacts, tout en respectant leur profonde signification sacrée.
LES DATES
21/09 et 22/09 à 15h (pour les journées du patrimoine)
19/10 à 14h30
12/01/25 à 14h30
Tarif : 14 € – Durée : 1H
Introduction
« Là où les yeux ne peuvent aller, là où les oreilles ne peuvent entendre, le cœur, lui, s’y rend. » – Proverbe béninois.
C’est avec le cœur que Marc et Marie-Luce Arbogast ont fondé une œuvre exceptionnelle : le Château Vodou de Strasbourg.
Durant des années, et avec beaucoup d’énergie, ils ont rassemblé, protégé puis valorisé, au sein d’un musée, en Alsace, la plus grande collection vodou ouest-africaine au monde.
C’est aussi avec nos cœurs que nous avons réalisé une sélection des pièces les plus fascinantes de la collection.
Défi ardu (et subjectif) que l’équipe s’est lancé pour l’exposition des 10 ans du Château Vodou. Le sacré, l’art et la science s’interpellent et se juxtaposent en continu dans le vodoun/vodou.
Comment effectuer un choix parmi 1400 objets ?
Fallait-il établir un échantillon représentatif des artefacts les plus importants dans le culte ? Choisir sur des critères esthétiques/artistiques ? Nous laisser convaincre par les émotions qu’ils provoquent en nous ? Opter pour ce qui nous évoque le plus le mot « trésor » ?
S’en sont suivis des débats enflammés et jamais clos autour des questions qui s’imbriquent autour de la collection : souhaitions-nous une exposition avec un éclairage « anthropologique » ? Quelles limites devions-nous fixer face aux tabous du sacré ? Et notre tentation de toujours tout rationaliser est-elle inéluctable dans nos métiers ? Comment définir « l’art africain » sans entrer dans une construction occidentale ? Exposer est-ce fatalement installer l’objet dans un statut d’œuvre d’art ?
Les pièces vodou ont une esthétique saisissante, surprenante. Leur plasticité complexe rend l’analyse périlleuse, même pour les plus grands spécialistes. La tentation existe, lorsqu’on les scrute et que leurs formes entrent en résonance avec notre intime, de les qualifier d’œuvres d’art. Et pourtant… ce concept n’est pas celui qui a guidé leur création. L’appréciation des créations culturelles de l’Afrique est un intérêt récent, lié à certains artistes et collectionneurs du début du XXe siècle. Conçues dans un but utilitaire, incorporés au religieux, leur vocation artistique ne peut être décontextualisée.
La plupart des objets présentés appartiennent au domaine intangible, inviolable du sacré. Ils ont pour vocation de maîtriser le chaos, d’empêcher le pire, la maladie, la mort, le malheur.
Leur force vitale, leur puissance, est le résultat de longs processus, de nombreux ingrédients, de diverses invocations. À cette fin, les hounon traversent des frontières pour communiquer avec l’invisible. Ils transgressent les règles de la société pour maintenir ce fragile équilibre entre l’ordre et le désordre. Ainsi, tout comme le religieux suscite éblouissement ou effroi, incompréhensions et peurs, les objets vodou reflètent, dans leur apparence, dans leurs mimiques, ces émotions.
Sans s’arrêter sur une définition du sacré, cette réalité tout autant subjective qu’objective, nous souhaitons souligner son importance dans la confection des objets vodou et leur aspect esthétique.
Ces objets inertes cachent une force vibratoire, un flux de communication entre l’humanité, les divinités et la nature. La puissance magique, malgré la beauté de l’objet suivant le point de vue du regardeur, ne peut être occultée.
Faire appel à l’anthropologie permet également d’apporter un éclairage pertinent sur la raison d’être de ces pièces à travers l’étude de leur contexte géographique, sociologique et humain. Elle met en mots les croyances et leurs fondements, leurs évolutions, perce les secrets de la composition des objets, leurs symboles.
Ce cheminement entre culture et mémoire, besoins du quotidien et plasticité, flore et matériaux hétéroclites, fonctionnalité et secrets, vous mènera, nous l’espérons, à faire le plein d’émotions et d’expériences sensibles au cœur du trésor vodoun des arts sacrés d’Afrique
Adeline Beck, administratrice
L’équipe de l’exposition
Commissaires : Ana Carolina Gonzalez Palacios, Adeline Beck et Marc Arbogast.
Présidence : Dominique Baudendistel.
Recherches scientifiques et rédaction : Jean-Yves Anézo, Katia-Myriam Borth-Arnold.
Scénographie et Graphisme : Ana Carolina Gonzalez Palacios.
Traductions : Katia-Myriam Borth-Arnold, Michaël Mailfert.
Photographies des objets de la collection : Pascal Beck
Photographies présentées dans l’exposition : Marc Arbogast, Adeline Beck.
Équipe technique : Sébastien Furderer, Clément Levieux, Noé Meyer, Quentin, Pascal et Evelyne Beck, Alice Wach.